Troisième cours

15/11/2012 18:31

Rappel :

Skene pratiqué par les acteurs qui est à la fois un bâtiment servant de coulisses, une estrade de jeu et un décors permanent pour la représentation. Mis au service d'une dramaturgie qui articule une parole chantée lyrique donné par les choreutes et la parole dite moralisateur, un texte donné de manière emphatique qui correspond à la parole des Héros, des dieux et demi-dieux interprété par les acteurs de la skene. Alternance chant récitation fondamentale à la caractéristique de la Grèce antique. Alternance du chœur avec une expression globale qu'on appel la choreia. Langage artistique complet qui recouvre chants, danses, et poésie. Pas de différenciation, seul et même art. L'athénien apprends tout les arts sans distinctions et sans hiérarchie. Cette formation globale de l'individu lui permet d'être choisi pour être dans le chœur et participer ainsi aux Dionysies.

5e siècle véritable institution, pratique culturelle, la dimension sacrée des origines laissent des traces qui constituent les principaux codes de la représentation.

 

Interdiction sacrée pour les Hommes de voir les dieux dans leur formes divine.

 

Porte centrale : palais de l'Olympe, ou celui des Hommes.

Porte latérale : lieux successifs → royaumes des différents personnages (Troie)

→ la grotte de Philoctet (personnage de Sophocle)

Pas de figuration de lieux, que des codes donné par les personnages. Pas de décors figuratifs et encore moins illusionnistes. Les portes et le lieu qu'elles représentent symboliquement, sont indiqué au début même dans les propos tenus par les acteurs ou le chœur.

 

Quelques éléments de machinerie

  • le plateau roulant.- l'eccyclène qui surgit au travers de la porte centrale, la plus grande de la skene. Fait la liaison entre le hors champs et l'espace de la représentation, ce qui est donné à voir au spectateur. Très important car élément pas du tout figuratif/décoratif, poussé manuellement par des machinistes. Constitue un dispositif qui va permettre au spectateur de voir le résultat des événements les plus terribles de la tragédie. Interdit de montrer la mort, les actes de violences qui l’entraîne. Quand un meurtre a lieu derrière la skene, la représentation montrera le résultat même du crime avec l'eccyclène en amenant le mort sur ce plateau, devant le public.

    Ex : Agamemnon de Eschyle.

  • Sang en postiche, étoffes rouges, pour symboliser la tête coupée.

  • Mécchané.- sorte de grue qui permettait de faire voler les héros et les dieux. Le toit de la skene était l'endroit d'apparition divine ponctuelle lorsque l'Olympe devait surplomber une scène mettant en jeu des héros humains.

  • Présence d'un tunnel aménagé de l'orchestra au proskenion permettant le passage de personnages également divin. Tymélée au milieu de l'orchestra et de l'estrade de jeu des choreutes.

  • Présence de fumées permettant de créer l'illusion d'un moment magique/merveilleux mettant en œuvre le passage de cette présence divine de l'orchestra à la skene.

Dispositif tourné vers le sud, pour que les spectateurs aient le soleil face à eux, du matin au soir.

Dépasser l'ordinaire, l'état quotidien pour entrer dans une forme de transe et vivre la représentation non seulement dans les vapeurs des machineries mais aussi dans les vapeurs de l'alcool, voir les troubles perceptifs dû à la chaleur, à l'alcool, au soleil et le caractère majestueux du décors, du site.

Théâtre à flan de colline.

 

Permettre aux Hommes de se libérer des sentiments, des tourments qui les aliènent, d'évacuer ce qui les tourmentent par la voie de la représentation en faisant un transfert en se projetant dans la peau des acteurs.

Exemple de la catharsis (but premier, résumé) comme objectif premier de cette pratique artistique d'origine rituelle.

« Imitation d'une action conduite jusqu'à sa fin et qui par entremise de la pitié et de la crainte accomplie la purgation des émotions de ce genre. » Aristote

 

La mimesis propre de l'activité de l'acteur, imitation de ces événements et tourments qui habitent l'homme tragique, qui le mettent à l'épreuve. Par cette notion de mimesis, Aristote initie le premier dans l'histoire du théâtre la description de ce que va être le jeu de l'acteur qui va se développer de plus en plus dans le sens de cette imitation de sentiments, de troubles face à son destin ou à la fatalité.

Transformation à partir du 4e siècle avant JC. → Le chœur va disparaître, et de ce fait, ce qui va se développer sera une dimension psychologique des personnages avec une perte du caractère collectif de ce modèle théâtral de la démocratie athénienne.

Réinvestit par les Romains, les théâtres grecques vont être détruits mais leur modèle va être réutilisé par les romains avec des transformations propre à leur culture pour aboutir à un dispositif (le deuxième plan du poly).

 

L'acteur et le costume dans le théâtre grecque.

 

Tous costumés comme les membres du chœur (tenue sommaire) toge qui gomme toute identité. Port d'un masque au front disproportionné : onkos = tissus et poudre de marbre qui est ensuite peinte. Peinture sommaire, très uniforme et peint en blanc sans expression déterminé, juste un plis au milieu du front. Au niveau de la bouche, un abat-son, forme de résonateur qui va donner à la voix des acteurs une sonorité déformée très particulière et qui participe à l'esthétique du spectacle. Chaussures cothurnes pour les acteurs qui peuvent faire plusieurs dizaines de centimètres. Les acteurs atteignent facilement une stature de deux mètres de hauts. Les choreutes on des semelles plates, plus ordinaire et simple. Longue robe plissée.

Les masques vont prendre des expressions stéréotypées, violentes, sourire, codification des personnages... Perd la dimension du théâtre très paradoxal, à la fois religieux et civique, car spirituel et trivial, raffiné et sommaire, archaïque.


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