deuxième cours
La dramaturgie tragique est représentée particulièrement par les tragédies. Premières pièces de théâtre à proprement parlé et qui apparaissent à l'occasion de concours Dionysies au 6e siècle avant JC. La tragédie est donc le modèle dramatique grecque antique. Elle repose sur l'articulation du jeu des acteurs et du jeu du chœur. Prologue en premier lieu, qui est une scène d'exposition puis la parodos (vient du mot parodol qui est l'entrée latérale à la scène de chaque côtés de la skene, utilisé par le public et par les membres du chœur, les choreutes) qui est le chant d'entrée du chœur marquant le moment où arrive les choreutes à l'intérieur de l'enceinte théâtrale sur l'orchestra. Après la parodos, une série d'épisodes séparés par des stasima.
Stasima : chants dansé par les choreutes qui séparent chaque épisodes.
A la fin, se termine par l'exodos qui désigne le moment de la sortie du chœur. Chœur composé de douze à quinze personnes à la différence du chœur de la comédie qui fait le double → 24 choreutes dans la comédie. De même, structure différente. Même jeu acteur/chœur de la parole chantée/récitée, même alternance mais en revanche, le début de la comédie est marquée par ce qu'on appel le agôn.
agôn : combat, un duel. On peu le considérer comme le premier épisode qui démarre la comédie, une sorte de scène de dispute dans laquelle, l'acteur qui représente les idées du poète/auteur l'emporte sur son adversaire à la fin. C'est une pièce à thèse proposée par l'auteur.
La parabase : les acteurs sortent de la scène pour permettre l'entrée des 24 choreutes qui se présentent au public et interprètent dans ce cadre sept morceaux chantés dont l'un est interprété uniquement par le chef de chœur, le coryphée. La comédie se déroule par épisodes comme la tragédie.
Le drame dithyrambique : éloges fait au dieu Dionysos à l'origine du théâtre. C'est le troisième genre représenté dans les concours. Sorte de drame lyrique (musical et chanté). Sujet emprunté à la mythologie. Il n'y a pas d'acteurs, entièrement interprété par le chœur. N'empêche pas la présence des soli. Il est composé de 50 personnes. Très très peu de texte parvenus jusqu'à nous. On ne connaît que les drames satiriques de Pindare.
→ Alternance du parlé et du chanté, partage de la représentation entre acteurs et chœur.
Il faut constater que la scène antique fonctionne essentiellement sur les discours, les principes du discours et de la parole ce qui signifie que l'action est toujours passée par le filtre du discours, prise en charge par la parole. C'est ce qui fait la différence fondamentale entre la dramaturgie antique et contemporaine apparue à la fin du 19e siècle.
Il s'agit de raconter ce qu'ils font, pour ces acteurs le jeu n'est pas primordial. La skene propose une scène très étroite qui a la forme plutôt d'une estrade qui surplombe le cercle de l'orkestra. Sur cette scène étroite, ne se trouve que trois acteurs maximum qui pourront certes interpréter trois rôles chacun, mais sur scène ne pourra pas y avoir plus de trois personnages visible en même temps. Il y a par ailleurs un personnage très significatif de ce principe, le messager qui garde cette appellation générique sans avoir d'avantage d'identité. Son personnage est celui qui raconte le récit des batailles, des combats, voir des scènes de meurtre. Il se voit chargé de ce récit car il y a un interdit fondamental, l'interdiction de représenter la mort.
Les scènes comportant des morts seront forcément en hors champs. Conçues de telle sortes qu'elles soient invisible aux yeux des spectateurs mais apportent, ont une grande place d'où la présence du messager. Son entrée indique un événement majeur.
Toute ces actions dites sur la scène antique sont ensuite passées au filtre du commentaire chanté qu'en fait le chœur. Celui-ci va effectuer un commentaire oral et inviter les spectateurs à réfléchir sur ce qu'il se passe dans la pièce par une intervention chantée qui reprends les grandes lignes.
Le chœur est l’intermédiaire entre la fiction et la société réelle. La communauté présente qui vient aux spectacles pour apprendre par les grandes leçons mythologique, que les auteurs donnent au travers du destin de leurs héros.
L'homme tragique est un homme problématique à l'époque où l'on voit naître la philosophie, la médecine et le droit avec les plus grands scientifiques de toute la période antique.
A l'instar de la philosophie, la tragédie s'interroge sur le destin des hommes, sur la possibilité de vivre ensemble, dans la cité.
Notion de problématique qui se rapporte à la philosophie → le héros de la tragédie que se soit Hypolite, Œdipe, Phèdre, Antigone, ce héros est toujours en position d'agir, toujours mettre de son destin. Il croit bien faire mais le résultat est souvent une catastrophe. Pour le spectateur, il reste toujours très difficile à qui que se soit de décider, de juger, s'il est coupable ou innocent.
La tragédie est donc une dramaturgie qui met en œuvre une puissante interrogation sur la vie des hommes et qui amène les spectateurs à se questionner sur le destin des héros et les catastrophes qui croisent leurs routes pour différentes raisons plus ou moins liées à leurs choix : à l'instar de ce terme de problématique, la pièce pose une multitude des questions à la fois subjective personnelle collective et politique.
Le théâtre était une activité obligatoire parce qu'il appartenait aux différentes formations du citoyen athénien. Pratique très caractéristique de cette civilisation, de la culture antique qui avaient une certaine manière de concevoir les arts, c'est ce que l'on appelle à l'époque, la choreia. Étymologie de notre mot actuel : chorégraphie.
Forme de synthèse des arts qu'est la choreia, une pratique globale des arts. On désigne l'union de la poésie, de la musique, et de la danse. Pratique totalement uniforme et seul langage artistique.
Par la musique le sens du son est le principal à solliciter pour la danse le visuel est principalement en jeu mais on note aussi une place prépondérante du corps et pour la poésie, pratique des mots, et à celle de l'esprit qui joue avec ses mots en vue d'atteindre un maximum d'éloquence. C'est un art du langage axé sur sa forme, sur ce qu'on appelle la rhétorique, ou l'art de convaincre.
Sollicite de la part des chœurs et acteurs, un investissement complet qui permettaient de s'interroger sur leurs formations. La société du 5e s. avt. JC est l'Age d'or de la démocratie athénienne. C'est une société où chaque citoyens bénéficiaient d'une formation complète axée sur les arts et le sport.
L'éducation des citoyens était la même pour tous et devait leur permettre de pratiquer également les trois arts du théâtre. C'est dans ce contexte qu'il faut envisager ce théâtre et cette pratique, contexte bien décrit par le philosophe Hegel qui écrit sur le sujet de la Grèce antique, « la capacité supérieure de l'athénien à transformer son corps en organe de l'esprit » (vol.3 de ''L'esthétique d'Hegel).
La société était donc évoluée à tel point que tous étaient capable de se retrouver dans une représentation, sur la scène. A ce niveau les membres du chœur étaient tirés au sort tout comme l'organisateur du spectacle, un mécène choisit par des riches de la société athénienne. Par ce tirage au sort on retrouve des enjeux politiques significatif d'un théâtre politique égalitaire ouvert aux plus grand nombre, ce qui se retrouvera dans le théâtre romain.