cours n°3
Bilan du burlesque :
La relation du personnage avec son environnement, marque que c'est un lieu inquiétant, une hostilité entre le personnage et cet environnement. Comique de destruction. En partie car le burlesque possède une dimension d'exutoire. Quelque chose de jubilatoire, de subversif. Montage, rythme, détails précis. Pas du tout de l'improvisation. Présente une dialectique de l'ordre et du désordre. Rencontre conflictuelle, expérimentation complexe du réel. Univers où tout est possible et imprévisible.
La vraisemblance n'est pas du tout une question qui se pose. Le personnage est inadapté, et moderne dans le sens où il est aux prises avec une société moderne dont laquelle les machines les menacent de l'engloutir.
Le burlesque a eu une importance capitale y compris les traces qu'il a laissé post-muet. «Docteur Jerry et Mister Love» Les artistes des avant gardes étaient fascinés et fan de ces acteurs burlesque, car ils ont du charme et une certaine poésie.
Nouveau chapitre : Le cinéma Allemand, Soviétique et Français
Notion de modernité et d'avant-garde
Modernité : sens n'est plus vraiment utilisé comme avant. Moderne = actuel ou contemporain dans le langage courant, hors, la modernité recouvre des choses plus complexes.
C'est un phénomène important qui naît avant le cinéma et se développe en même temps que lui.
Conjugaison d'une pensée de l'art et le phénomène social de la grande ville. Réflexion particulière sur l'art, et le développement de la grande ville, les techniques, les moyens de communication, l'industrie....
Elle se fonde sur une opposition par rapport à la tradition, aux modes de pensées traditionnelles. La modernité cherche à rompre, une idéologie fracassante.
Elle est labile, changeante. Pas une seule et unique modernité. Elle exprime aussi un état de crise.
Recherche d'une esthétique de la rupture, de la créativité, de l’innovation. Ce sont les mouvements d'avant-garde qui témoignent de ce mouvement et de cet esthétique. Propositions neuves en particulier au cinéma.
Modernité au 18e, nouveauté. Terme change avec le temps.
Développement des sciences et des techniques, le travail en industrie. La concentration urbaine et la croissance démographique. L'extension des moyens de communication.
Ces éléments participent de l'idée selon laquelle la modernité correspond à un changement, la non-permanence mais aussi, quand elle est considéré comme individuelle, encourage un questionnement des individus. La société réfléchis sur elle même, dans un angle de vue moderne. Conséquences sur l'individu, qui s'interroge sur sa place, son statut...
Baudelaire a employé le mot vers 1850 pour la première fois. Ce monde moderne le fascine par son caractère visuel. Phénomène social. Aire d'industrialisation, d'organisation rationnelle des moyens de production → Affecte les modes de vie.
Conséquence : Marqué par l'émergence de l'individu en tant que réalité sociale mais aussi en tant que sujet de réflexion. Se heurte à un environnement qui va jusqu'à le nier. Pousse dans ses retranchements, et tant vers un effacement de l'individu. « Metropolis » Fritz Lang.
Jean Baudrillard (philosophe français) dit « la modernité n'est pas la révolution technologique et scientifique, c'est le jeu et l’implication de celle si dans le spectacle de la vie privée et sociale »
« de même, ce sont les effets de la science et la technique qui sont modernes par celles-ci en elle même »
Phénomène culturel : diffusion de masse par les médias... Aspect visuel dans la modernité. La ville est perçue comme une source permanente de spectacles. Le cinéma apparaît dans un contexte où le regard est sollicité.
«l'homme à la caméra »
Phénomène artistique : sensations que va restituer le domaine, mouvantes, métamorphique, plastique. Modernité érigée en valeur.
En tant que sensation : fondement de ce qu'est l'esthétique. Aestesis = sensation.
→ de celui qui l'éprouve, l'artiste qui va l'exprimer, et le spectateur qui va le ressentir.
Ce cinéma devient en même temps qu'un moyen d'expression, une pensée du spectateur. Faire du cinéma, ce sera non seulement exprimer quelque chose, mais ce sera aussi à partir d'une représentation à l'image, induire des émotions, affecter des spectateurs. Le toucher au sens le plus fort du terme. Échanger, partager avec le destinataire.
Avant-garde
Enjeu d'affrontement en matière de goûts artistique.
Années 10 et 20, recouvrent des courants artistique comme le cubisme, le dadaïsme, le surréalisme, le futurisme.
Ce sont des mouvements d'avant-garde. Désigne une scission novatrice à l'intérieur du champs artistique. Logique de la rupture, de la nouveauté, du renouvellement et de la distinction à l'égard de ce qui précède, de ce qui existe déjà. C'est une forme de création dont le contenu change selon la situation historique. Il y a quand même des constantes, des choses récurrentes que l'on peut identifier. Ce qui est commun, c'est une dimension polémique, une volonté de transgresser des codes, des tabous, éthiques ou esthétique. L'avant-garde ne peut pas durer, elle reste jeune et polémique car sinon elle perd sont statut d'avant-garde. Force déstabilisatrice perdue.
L'avant-garde cherche à aller contre le cinéma dominant, traditionnel. Ce cinéma minoritaire propose autre chose, pas des codes narratifs, mais des modes de récits ou de non-récits différents. Alternative appelée le cinéma chamanique. Cherchent à s'affranchir des canons narratifs. La forme prime sur le contenu. «l'homme à la caméra ». Sollicite les sens du spectateur, sa réflexion, mais sans strictement s’appuyer sur la fiction, la figuration... L'avant-garde peut prendre ses distances avec le réalisme.
Le réalisateur intervient dans tout les stades de la réalisation du film.
Conclusion : les avant-gardes de ces années 20 liées aux développements du début du siècle. Ils ont exprimés une fascination pour les effets de la modernité, la vitesse, la mécanique, les médias, les effets optiques.
Désigne des formes d'expérimentations pratique et d'autre part, une dimension théorique, une réflexion qui passe par des manifestes, des articles, des ouvrages, déclarations des articles concernés.
L' Allemagne - Le cinéma muet.
Contexte historique des années 20. Pour pallier à l'échec de la première guerre mondiale, et redonner une bonne image, des grands studios vont être construits, des grandes personnalité émergent (Lang), tout ce qui est artistique va fleurir en Allemagne. C'est un cinéma qui donne à voir l'état d'esprit troublé, perturbé et riche de l'époque. On voit les traces des influences diverses.
«Augustine» avec Vincent Lindon Sortie du film de 7 novembre 2012.
Angoisse apocalyptique devant la toute puissance que peu avoir la ville. Fantasme que l'homme devienne une machine. «Metropolis», femme robot.
Ce ne sont pas des films d'avant-garde mais bénéficient l'influence de ces mouvements artistique qui traversent d'autres champs (ex : l’expressionnisme).
Le cinéma muet allemand est expressionnisme (faux!) mais il a une influence très forte. Courant qui n'a duré que quelques années en Allemagne.
Définition expressionnisme : c'est association au cinéma allemand mais provient d'autres arts comme la littérature et le théâtre, mais aussi les arts visuels, la peinture. → Edvard MUNCH « le cri »
Société bourgeoise, traditionaliste, policé et ne correspondant pas à ce qu'ils ressentent et souhaiteraient exprimer. Environnement ne leur proposant rien, pas de place où ils puissent se sentir vivre, légitime, exister.
Restitution intime de ce qui est ressenti, et médiatisé. Idée d'un prisme subjectif. Imagination, intuition. L’œuvre abstraite, certainement pas narrative. Elle est stylisée.
→ en littérature : Maurice Godé «L'art n'est plus comme [...] mimétisme, mais besoin irrépressible de toute la personne, indépendamment des formes extérieurs de la nature»
On pense le cinéma, la puissance du cinéma, le potentiel, sa capacité à inventer un monde, à créer l'illusion, la fascination.
Caractère souvent fantastique des films. Imprégnation de la psychanalyse. Figures menaçantes, inquiétantes... Représente une des facettes du ''moi''.
Psychanalyse contemporaine du cinéma avec le vampirisme. Bram Stoker «Dracula».
Voir « Dracula » de Coppola.
→ Acteur : Conrad Veidt, Max Reinhardt.
Trois caractéristiques majeures de l'expressionnisme en terme proprement esthétique :
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Les décors : issu d'une architecture tourmentée, où les perspectives ne sont pas respectées, stylisées, abstraite, fait en studio. Les personnage ont l'air enfermé, bloqué. Assez irréel, voir cauchemardesque.
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L'éclairage : inquiétant et s'appuie sur des contrastes très marqué. Oppositions entre noir et blanc très fortes et marquées.
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Le jeu des comédiens : très théâtrale, exagéré, outré, souvent mécanique ou désarticulé, un jeu dans lequel prime aussi la puissance du regard.
Place importante donné à l'artifice. Absolument assumé, permet d'exprimer une subjectivité de l'artiste.