cours n°1

15/11/2012 18:41

 

Esthétique du théâtre

 

Acte de langage possède déjà une forme théâtrale. C'est une théâtralité de la prise de parole.

 

Si on cherche l'origine du théâtre, faut-il chercher très loin de nous ? Il y a très longtemps ? Maintenant, à tout moment ?

 

Origine immédiate :

 

Le théâtre n'est pas né une fois pour toute. Il faut le recréer, à chaque instant. Son origine est immédiate. Toute scène de la vie quotidienne abordée avec le regard du spectateur... Un accident, un vol, une dispute... Les personnes autours sont spectateurs.

 

Origine éloignée dans le temps :

 

On manque de documents, d'archives écrites → n'existaient pas à tout temps.

 

Léon Moussinac : «c'est sans doute dans l'animisme et la magie qu'il faut rechercher les origines vivantes du théâtre. L'animisme est le mot passif et la magie, élément actif de la religion à sa naissance, caractérisent en effet une part de l'activité des groupes humains primitifs et l'on remarque que les premières formes réelles du théâtre se créent.[...]»

«Le masque est le premier document de l'histoire du théâtre.» → on abandonne notre identité, on usurpe une autre identité. On joue un rôle.

 

Espace de la représentation : le spectateur en est ''exclu''. L'homme masqué dégage une sorte d'espace. Les gens regardent mais les spectateurs créent une sorte de cercle, ils ne se collent pas à l'homme. L'espace de la danse, des cérémonies vaudou, cérémonies folklorisés. Avec la peinture corporelle, son corps devient une surface sur laquelle on peu agir. (masque, peinture) ex : Noubas

 

 

 

Conclusion :

 

Utilisation du terme pré-théâtre pour qualifier des manifestations qui ont une dimension spectaculaire, mais hors théâtre. Authenticité des cérémonies. Peuples anciens, lointains, mais aussi contemporain. Il y a des éléments de théâtralité, une certaine mise en scène. Jeux corporels, maquillage... Mais ce n'est pas du théâtre.

Il transforme les données humaines et échanges sociaux en théâtre. Il peut passer inaperçu, mais aussi se transformer en véritable théâtre si le spectateur décide que s'en devient.

 

 

 

 

Vers un «théâtre sacré»?

 

Peter Brook: «l'espace vide» Écrits sur le théâtre. Comparaison avec le théâtre mortel, ennuyeux, le bourgeois. Aller au théâtre par habitude, même si on aime pas.

 

Notion du théâtre sacré: but pas seulement artistique mais révèle des intentions spirituelles, culturelles, existentielles. Atteint les spectateurs profondément, ça va les toucher.

Mystique : vécu, expérimenté.

Rejoins le pré-théâtre. Mais le théâtre sacré, c'est plus un post-théâtre, ou super-théâtre dans la mesure où sa répond à des inspirations humaines les plus existentielles.

« J'aurais pu appeler le théâtre l'invisible - rendu - visible » Le vide, c'est la condition d'une apparition d'une chose.

 

Antonin Artaud (1896- 1948)

manifeste pour le théâtre ce type d'exigence. Acteur et metteur en scène, surtout écrivain, poète et théoricien d'un « théâtre de la cruauté » dont les préoccupations tranchent de manière radicale avec celles de son environnement artistique et professionnel.

 

° Le théâtre, pas le texte

Un théâtre qui soumet la mise en scène et la réalisation, ce qu'il y a de spécifiquement théâtral, au texte, est un théâtre d'idiot, de fou, d'inverti, de grammairien, d'épicier, d'anti-poète et de positive, c'est à dire d'Occidental.

Il ne faut pas que la mise en scène soit soumise au texte. Le théâtre n'a pas de lois textuelles. Le metteur en scène n'est pas le serviteur du texte.

 

° Le théâtre de la cruauté

 

Le théâtre doit ramener l'esprit vers la source de ses conflits. Créer, provoquer, une crise violente, qui puisse amener la libération.

Un théâtre où le corps du comédien devient un signe, un « hiéroglyphe », s'inscrivant de manière lisible dans un espace rigoureusement codé. Une science de l'invisible, une physique de la métaphysique. Cruauté psychique. Ça ne laisse pas les gens indemnes. « Le théâtre c'est la peste. Il se propage, il est contagieux au niveau psychique, et non physique »

 

°Le théâtre et son double (1936)

 

Si le théâtre double la vie,

la vie double le théâtre... (La vie, c'est une imitation)

 

 

 

Artaud :

 

Idées des sources. Le moi à ses sources vraies. On ne s’ennuie plus. On de doute plus de ce que l'on est. Prendre ses rêves pour des réalités. → le peyotl (une drogue au Mexique)

Ce qu'il nous reste d'Artaud est sa voix, assez atypique. Il conteste la frontière de ce qui est normal et ne l'est pas. Théâtre où on joue le vrai, le moi, la conscience, l'inconscience.