quatrième cours (attention, très long)
L'age classique qui correspond au règne de Périclès. Ce règne est à mettre en relation avec la démocratie athénienne qui a entraîné un véritable épanouissement artistique. Un déclin fait suite à se règne en terme de pureté de ce modèle avec une évolution à la fois esthétique et institutionnelle au sein même de la pratique grecque. Les textes sont de plus en plus sophistiqués et en s'éloignant du culte de Dionysos, vont se rapprocher d'une pratique culturelle aux enjeux de moins en moins politique, philosophique, civique.
Modification sensible dans la pratique théâtrale grecque, invasion de la Grèce par les romains à partir du deuxième siècle avant JC qui va avoir des répercussions importantes. Les théâtres seront détruits, mais avant d'être détruits, les romains étudient et copie avec beaucoup d'intérêt, l'architecture et le dispositif général des spectacles. Le théâtre a perdu définitivement son caractère populaire, démocratique et civique. Antipode de la démocratie athénienne. Ce ne sera plus un moyen de communication et d'éducation et de culture. Pour les romains il va être considéré comme un pur divertissement utilisé parfois même comme une pratique artistique de masse qui ne cherche pas du tout à faire réfléchir la population sur sa condition et le fonctionnement de la cité mais plutôt destinée à endormir les consciences afin de mieux occuper une population désœuvré qui pourrait s'avérer contestataire. Pratique beaucoup plus artificielle qui a une volonté de manipulation.
La forme que va prendre le lieu théâtral va être modifié. Diminution progressive de l'espace réservé au chœur. L'orkestra devient une aire de jeu réduite en un demi-cercle. Rapprochement entre la skene et l'espace du public. Amphithéâtre qui n'est plus un encerclement mais un demi-cercle. Avec cette réduction, augmentation de la skene sachant que ce qui augmente c'est moins le bâtiment dans son ensemble que le proskenion. Cette estrade va être une scène beaucoup plus proche de celle d'aujourd'hui, forme d'une scène rabaissée, beaucoup plus basse par rapport à l'orkestra et s'élargit pour devenir une scène plus profonde. Les membres du choeur rejoignent les acteurs sur le proskenion. L'orkestra va être occupé par des fauteuils pour les riches, des places au plus près de la représentation et la plus visible des autres spectateurs.
Modification de l'enjeu politique. Avec la disparition du choeur, disparition de la représentation des citoyens au sein du spectacle, au cœur de la dramaturgie et perte du caractère religieux et éloignement des sujets spirituels et sacrés du culte de Dionysos, pour aller vers des sujets psychologiques relatifs aux Hommes eux même avec un désir de spectaculaire qui peut permettre d'entrevoir la tragédie comme un spectacle permettant d'exprimer tout ce qu'il y a de violent dans l'être humain, comme des scènes de combats, de tortures, de sacrifices qui se retrouvent par ailleurs dans la civilisation romaine (gladiateurs etc) et aussi de l'épanouissement de la pratique sportive. Déplacement culturel vers la prouesse physique et non plus spirituelle.
Pas à l'extérieur de la citée, mais au cœur de la cité parmi les monuments les plus importants de la ville comme près du forum, en centre-ville et deviendrons des bâtiments fermés, non plus à ciel ouvert. Meilleur acoustique et couvrir le public et la scène en cas d'intempéries. Fermeture de l'architecture s'accompagne aussi d'une différence notoire d'accès puisque l'entrée du choeur était la même pour les spectateurs. Dans le théâtre romain, les entrées seront multiples et aménagées dans les structures des murs. Acteurs côté skene, et spectateurs côté salle.
Les décors vont être développés, en ponctuel avec la base de cette skene en bâtiment de décors permanent, rajout d'éléments de décors. Premières tentatives d'illusion de lieux, comme une toile peinte pour modifier le lieu. Premiers rideaux de scène que l'on lâche pour tomber au sol au début de la représentation.
Codes couleurs pour permettre de comprendre les identités sociales des personnages comme des perruques blanches pour les vieillards, les esclaves roux, les femmes blondes, et le rouge rattachant au pouvoir, le bleu à la religion etc. Dans une répartition codée, culturelle et symbolique connue par l'ensemble des spectateurs.
Usage du masque perdu dans le théâtre romain. Mais des masques très sophistiqués notamment le masque à double visage/face présentant deux expressions opposées du personnage, qui permettait à l'acteur de présenter le masque représentant sont état psychologique à chaque moment du spectacle. Tentative de représentation, de recherche mais très éloignée du masque grecque. Ils cherchent à gagner en symbolisation des états d'âmes de l'humain.
Pour conclure : Développement de machineries, pyrotechnies, effets spectaculaires qui participe à l'esthétique général du véritable divertissement, avec diversification des lieux de représentations qui sont mélangés dans la ville.
30 000 places pour les théâtres modestes
Petits théâtres → odéons, maximum 5 000 places.
Amphithéâtre de grande envergure plusieurs dizaines de milliers de spectateurs pour ce qui sera considéré comme des jeux.
Le théâtre d'Orange est un des rares théâtres romains qui était en plein air et en extérieur de la ville.
Disparition de l'empire romain avec l'arrivée de l'invasion des barbares. Plusieurs siècles de guerre. Il y a alors dans l’Europe acquis par les romains, à partir du 5°s une période noir pour les arts et la culture pendant lesquelles il y a une mise en sommeil de la culture et par conséquent de la pratique théâtrale. Les théâtres romains vont être détruits par les invasions barbares. Plusieurs siècles sans modèles majeur en ce qui concerne les arts du spectacles ce qui n'empêche pas des pratiques mineures de saltimbanques qui sont non-institutionnelles et ne peuvent pas être considéré comme un modèle même si elles permettent de faire perdurer le spectacle sous des formes très populaires mais qui sont de l'ordre du théâtre de rue hors des murs avec des formes très diverses. On ne peu pas considérer un modèle à l'instar de ce que l'on a pu voir dans le théâtre antique avec une véritable articulation d'une dramaturgie et de l'architecture.
Nouveau modèle va naître avec l'arrivée du christianisme aux alentours de l'an mille. L'église chrétienne va alors prendre le pouvoir et amorcer les grandes lignes d'une culture spécifique liée au culte du Christ. La religion va initier le nouveau modèle théâtral. A partir de l'an mille, on va observer la main mise de l’Église sur la culture avec les bibliothèques conventuelles* se généralisent un peu partout sur le territoire. *Couvents sous l'égide des moines qui sont les individus en contact avec la littérature, responsable de la conservation des livres. Ils reproduisent les ouvrages pour en favoriser la circulation entre les différentes bibliothèques.
Répercussions sur la liturgie constituée principalement par la messe. Les prêtres ayant lu les auteurs tragiques vont avoir le désir de dramatiser la messe et de lui donner une certaine théâtralité pour donner une énergie et puissance expressive qui trouve en tant que lecteur dans les tragédies des grands auteurs antiques. Modification au cœur de la messe qui va constituer une première forme qui sont les ancêtres du modèle médiéval. Naissance de l'écriture et des textes saints avec des tropes. Les prêtres vont rajouter des tropes qui sont des passages dialogués aux textes saints qui servent à dire la messe. Modification du statut de l'énonciateur pour lui donner par moment un statut de personnage. Alternance entre conteur et intervenir en tant qu'incarnation des personnages du tropes. (Les martyres, les saints...)
Sur le premier siècle de l'an mille, c'est au cœur de la messe que va apparaître des formes spectaculaires vue comme des dramatisations de la pratique religieuse, ce qui est un parallèle parfait avec ce qui s'est passé à l'antiquité quand on est passé des dithyrambes vers les concours de tragédies qui finiront par se détacher du culte rituel. Drames liturgiques → appel à plusieurs collèges prêtres pour pouvoir opérer un partage des rôles, de même la messe va s'étendre dans tout l'espace de l'église, ne plus seulement se faire au niveau de l'autel, mais d'avancer dans l'allée et exploiter l'ensemble de cette zone transversale, le transept. En dehors du partage des rôles, utilisation d'éléments de décors, d'accessoires et de costumes pour chaque scènes des textes saints. Tentative de représentation des textes saints à l'intérieur même de la messe.
Les jeux, spectacles annexes à la messe. Spectacles indépendant, ce passant avant ou après la messe.
C'est au quatorzième et quinzième siècle que va apparaître le dispositif remarquable qu'est les miracles ou les mystères, modèle du théâtre médiéval. Ils se dérouleront non plus dans l'église, mais sur les places publiques principalement. Avec des configurations très proches de notre théâtre de rue actuels.